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Le « hold-up » politique des chrétiens évangéliques aux Etats-Unis

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Aux Etats-Unis, les chrétiens charismatiques ont pris le dessus dans la communauté évangélique. Et leur soutien à Donald Trump a fait basculer le débat politique sur le plan religieux. C’est l’analyse du chercheur André Gagné, professeur titulaire au Département d’études théologiques de l’université de Concordia, à Montréal.
Dans son ouvrage « Ces évangéliques derrière Trump » (Labor et Fides, à paraître, septembre 2020), André Gagné, professeur titulaire au Département d’études théologiques de l’université de Concordia, à Montréal, montre comment les charismatiques, une frange des chrétiens évangéliques, ont progressivement pris l’ascendant politique, médiatique et religieux sur d’autres communautés. Et ce, jusqu’à constituer une base d’irréductibles soutiens à Donald Trump. Leur ascension, décrypte le chercheur, est un savant mélange de stratégie politique et de savoir-faire communicationnel. D’abord, une lecture prophétique de la Bible, basée notamment sur l’Ancien Testament, focalisée sur des rapports de pouvoir et des hommes forts qui les porte à croire au retour d’un nouveau Cyrus. Glissement politique : cette figure du roi qui, selon leurs croyances, permettra l’avènement d’un règne chrétien est, d’après eux, incarnée par Donald Trump aujourd’hui. Pour faciliter l’avènement de ce « règne chrétien », une transformation sociétale est nécessaire. Les charismatiques, à partir du mandat dit des « sept montagnes », ont donc développé une véritable stratégie d’influence dans sept sphères : religion, éducation, économie, politique, arts et spectacles, médias, famille.

De plus, explique André Gagné, en réorganisant les églises évangéliques autour de « figures d’apôtres », les charismatiques ont pu passer au-dessus des processus démocratiques existant dans les communautés traditionnelles, et y prendre l’ascendant. Un véritable hold-up religieux !

Ainsi, au fil des années, ils ont réussi à établir le concept d’une « guerre spirituelle » qui opposerait leur président, Donald Trump, à des forces maléfiques (esprits invisibles du mal, les médias, les démocrates…), mobilisant largement autour de la figure du chef, toujours victimisée. Enfin, leur lecture millénariste des Écritures influence jusqu’à la politique étrangère du président : ses décisions concernant Israël ou l’Iran font le jeu des évangéliques qui y voient, selon leur lecture de la fin des temps, les signes annonçant la victoire de l’Église chrétienne.

Que recherchent les charismatiques ? Un pouvoir théocratique, une « hégémonie chrétienne », affirme le chercheur. Mais pas de n’importe quel christianisme ! Celui qu’ils ont peu à peu redéfini, c’est-à-dire centré sur le pouvoir absolu, peu démocratique, profondément traditionaliste et misogyne. « Il est clair que ces charismatiques refusent ‘au nom de Dieu’, le pluralisme démocratique au sein de la société, mais aussi des communautés ecclésiales », assure l’auteur. Diabolisant toute opposition, peu compris en raison de leur langage cryptique, les charismatiques contribuent à polariser une Amérique déjà profondément divisée.

Combien sont les charismatiques aux États-Unis et qu’est-ce qui les distingue sur le plan sociologique, religieux et spirituel ?

André Gagné : On compte environ 100 millions d’évangéliques aux USA (sur 330 millions d’habitants, NDLR). Parmi eux, un peu plus de 60 millions pourraient être qualifiés de néo-charismatiques et pentecôtistes. Mais attention, tous ne vont pas nécessairement voter pour Trump.

Les charismatiques émanent du pentecôtisme, mouvance dont le moment fondateur est aujourd’hui identifié comme étant le réveil d’Azusa Street, en 1906 en Californie. Selon leurs croyances, en vue de la fin des temps, Dieu a donné des charismes spirituels aux membres de son Église, pour les équiper afin d’être efficaces dans l’Évangélisation mondiale. Ces charismes sont des habiletés spirituelles : prophéties, capacités de guérison, miracles, paroles de sagesse… En résumé, les charismatiques sont des croyants qui s’intéressent à la « restauration des dons de l’Esprit », et se laissent guider par lui.

En Amérique du Nord, certains chercheurs identifient trois vagues sur une période de 100 ans : la naissance au début du XXe siècle, le renouveau charismatique dans les années soixante, qui voit une majorité des grandes traditions chrétiennes vivre « l’expérience pentecôtiste », et une troisième dans les années 80, où toutes les églises évangéliques non pentecôtistes se sont progressivement identifiées à ce mouvement.

Plusieurs figures clés ont aussi contribué au développement du mouvement charismatique. John Wimber, fondateur des Églises Vineyard et du Département consacré à la croissance d’Églises au Fuller Theological Seminary à Pasadena (Californie), un influent lieu de formation évangélique aux USA, a joué un rôle crucial à l’origine de cette mouvance. À ses côtés, C. Peter Wagner professeur de missiologie dans ce même institut, qui cherchait à comprendre la croissance fulgurante des Églises pentecôtistes. L’une de ses conclusions est que ces dernières s’étaient ouvertes à la dimension de l’Esprit, un aspect sur lequel Wimber et Wagner se sont ensuite appuyés. Wagner a notamment donné un cours très populaire dans ce séminaire : « Sign, Wonders and Church Growth » (Signes, prodiges, et croissance d’Églises, NDLR). Théologien et missiologue influent, à la plume remarquable et excellent communiquant, c’est lui qui a largement introduit et popularisé la troisième vague charismatique dans les années 80.

Bon nombre d’églises évangéliques historiques adoptent une position théologique cessationiste, selon laquelle les dons de l’Esprit n’avaient de nécessité qu’à l’origine du christianisme primitif, lorsque le canon des Écritures n’était pas encore pleinement constitué. Or, durant le cours enseigné par Wimber et Wagner, beaucoup de participants évangéliques disaient avoir expérimenté des manifestations de l’Esprit. Les réactions à ce cours, tant négatives que positives, ont contribué à la découverte et à la dissémination de leur nouvelle position théologique.

Comment expliquer que leur narratif et leur mode d’organisation apostolique aient réussi à s’imposer parmi les autres évangéliques ?

Les évangéliques ne sont pas nécessairement une grande famille très unie, mais il y a désormais plus de ponts entre les évangéliques traditionnels, les pentecôtistes et les charismatiques. Pendant des années, les néo-charismatiques et les pentecôtistes s’identifiaient différemment. Avec la création de la National Association of Evangelicals dans les années 40, une tentative de construction d’identité commune a eu lieu et, progressivement, les pentecôtistes et les charismatiques se sont identifiés à l’évangélisme. Il y a, bien entendu, des méfiances, mais il est difficile pour les évangéliques d’ignorer et complètement rejeter la mouvance néo-charismatique-pentecôtiste, car elle reste celle qui compte la plus grande croissance au monde : ils sont aujourd’hui 645 millions et devraient être plus d’un milliard en 2050 ! Les évangéliques doivent se rendre compte que quelque chose se produit. Pour ce qui est de la politique, les convergences entre charismatiques et évangéliques traditionnels sont fortes. Paula White-Cain, conseillère spirituelle de Donald Trump à la Maison-Blanche, a joué un rôle décisif en ce sens ; elle a réussi à rapprocher des évangéliques de différentes croyances et à s’allier à Donald Trump dès 2015, et fut une des personnes clés associées au « rassemblement des évangéliques pour Trump » en janvier 2020.

Vous parlez de leur domination comme d’une démarche rationnelle et stratégique pour la conquête du pouvoir : a-t-on la preuve que cela a été pensé chez ces leaders ?

Oui, car ils s’adonnent à une théologie du pouvoir déjà pensée par Rousas Rushdoony, presbytérien calviniste, fondateur du reconstructionnisme chrétien, selon lequel la société américaine doit être reconstruite sur ses bases « judéo-chrétiennes ». Il s’agit, pour les chrétiens, d’exercer une domination sur les sphères culturelles de la société telles que la famille, l’éducation, le gouvernement, etc. en vue de rétablir l’Amérique sur un fondement chrétien perdu. Dans les années 70, certains charismatiques se sont emparés de cette idée et ont développé une stratégie qu’ils appellent les « Sept montagnes de la culture », tactique par laquelle les chrétiens sont appelés à pénétrer la société, en occupant des positions d’autorité dans les sept domaines d’influence, pour ainsi réaliser cette hégémonie chrétienne, ce que l’on nomme « dominionisme ».

En quoi Trump est-il finalement leur ‘ idiot utile ’ ? Qui se sert de qui dans ce jeu ?

Les deux se servent des deux. Paula White-Cain connaît Trump depuis une vingtaine d’années, avant même qu’il n’ait envisagé la politique. Elle a vu son influence grandir et Trump, lui, a su capter l’attention des évangéliques, car il écoutait leurs préoccupations. Il était conscient de leurs griefs, il en a joué et il y répond aujourd’hui : la nomination de juges conservateurs à la Cour suprême dans le but de renverser le droit à l’avortement, le soutien inconditionnel envers Israël…

Il y a une dimension transactionnelle des deux côtés : Trump ne se gêne pas pour aller parler dans les Églises, c’est tout de même le premier président américain à se pointer à une marche antiavortement…Il joue les bonnes notes. D’un autre côté, les évangéliques ont tellement eu d’acquis sous sa présidence qu’ils sont effrayés par sa possible défaite.

À vous lire, l’objectif de cette frange politique serait une hégémonie chrétienne…une sorte de théocratie ?

C’est effectivement le but : faire advenir les valeurs du Royaume de Dieu – le christianisme tel que compris par eux – dans la société américaine. Il faut donc décrypter leur langage : la « liberté religieuse », c’est en fait leur liberté religieuse. Le « christianisme » n’est, à leurs yeux, pas considéré comme une religion comme les autres. Ils jouent, d’ailleurs, sur le mythe des origines, de la construction identitaire de l’Amérique comme si ce pays avait été fondé entièrement sur des principes judéo-chrétiens. En réalité, il s’agit d’une interprétation idéalisée de la venue des puritains de la Nouvelle-Angleterre qui auraient eu pour objectif de bâtir une société chrétienne. Or, les douze autres colonies américaines initiales n’ont pas réussi et/ou n’ont pas souhaité calquer le modèle puritain ; elles construisirent des sociétés un peu plus pluralistes. Cette idée puritaine d’une nation chrétienne et supérieure qui éclaire les autres, inspirée entre autres par le fameux sermon de John Winthrop (1587-1649), « A Shining City Upon a Hill », a, par ailleurs, largement imprégné l’imaginaire américain et marqué sa politique extérieure.

Justement, quels effets géopolitiques voyez-vous dans l’essor de cette communauté ?

La pensée puritaine a conduit à « l’exceptionnalisme » américain, cette nation « choisie », porteuse d’un message salvifique et civilisationnel aux nations perdues ! Par le passé, « l’exceptionnalisme » américain a été repris par de nombreux présidents, surtout en matière de politique étrangère. Or, il n’y a pas de rupture dans la politique internationale soutenue par les évangéliques et ce mythe fondateur national.

Bush fils a bien réussi à instrumentaliser cette idéologie : le terme « axe du mal » a clairement une résonnance eschatologique et apocalyptique pour légitimer des guerres contre un ennemi, notamment contre l’islam, toujours vu comme l’adversaire à conquérir. Le sionisme chrétien est aussi issu de cette lecture eschatologique qui voit tout en termes d’accomplissements des soi-disant « prophéties bibliques ». Dans l’imaginaire évangélique, ceux qui bénissent Israël seront bénis : il est important d’être proche d’Israël, car ce pays fait partie du peuple de Dieu, mais en même temps, cette proximité n’est jamais désintéressée, le but étant toujours qu’Israël reconnaisse un jour le Messie. Le secrétaire d’État, Mike Pompeo adhère à ces croyances sur la fin des temps. Le Vice-Président Mike Pence est aussi très proche de cette vision. La Maison-Blanche compte un Conseil évangélique, des études bibliques y sont organisées : plusieurs politiciens y assistent. Évidemment, cela façonne la manière de faire de la politique.

Derrières ces motivations idéologiques, n’y a-t-il pas tout simplement des intérêts matériels ?

Il y a des intérêts matériels, c’est certain : certains néo-charismatiques comme C. Peter Wagner n’hésitaient pas à dire que l’établissement du Royaume de Dieu allait nécessiter de l’argent, d’où l’idée qu’il y aurait un jour un « grand transfert financier » surnaturel (Great Transfer of Wealth). Certains néo-charismatiques ont créé des réseaux de philanthropie pour inciter les gens à investir dans des entreprises et initiatives économiques aux valeurs chrétiennes. Mais ce sont bien leurs croyances qui les motivent profondément.

Le « combat spirituel » (spiritual warfare) défini par ces charismatiques revient à voir chaque opposant à Trump comme un opposant spirituel. N’est-il pas le prolongement de la « guerre culturelle » des années 80 où l’on a placé les questions politiques sur le terrain de la culture ?

C’est un peu la même chose, en effet. La guerre culturelle a pris de l’ampleur au temps de la Moral Majority, constituée en 1979 pour faire élire Ronald Reagan et contrecarrer Jimmy Carter, qui avait notamment le projet de taxer les écoles chrétiennes qui persistaient dans le ségrégationnisme. Or, il s’agissait déjà d’une guerre spirituelle, un combat contre les « dangers » du sécularisme humaniste. Le mouvement néo-charismatique a simplement rendu ce langage du « combat spirituel » beaucoup plus évident. Il cite, notamment, le verset biblique des Éphésiens 6,12 pour légitimer sa vision du monde, opérant aussi subtilement un glissement du monde « spirituel » vers le politique :

« Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres humains ; mais nous devons lutter contre les pouvoirs, les autorités, les maîtres de ce monde obscur, contre toutes les puissances spirituelles mauvaises qui sont dans les cieux. » ÉPHÉSIENS 6,12

S’il est décomplexé, ce langage utilisé par les leaders néo-charismatiques reste parfois crypté…

Effectivement, beaucoup de gens ne comprennent rien à ce langage de « guerre spirituelle », car il a été conçu principalement pour une consommation interne, bien qu’il soit maintenant devenu « mainstream ». Paula White-Cain s’engage dans des prières de combat spirituel lors de ralliements politiques ! Il y a donc, effectivement, une confusion totale ! Mais ce langage lancé dans le monde séculier de manière décomplexée sert aussi à disqualifier les adversaires politiques en les démonisant : on associe carrément les « forces démoniaques » aux démocrates et à tous ceux qui s’opposent à Trump. Qu’il gagne ou perde, Trump continuera d’alimenter cette polarisation ; nous sommes à un point où il y a peu de place pour l’échange et la diversité d’idées : le débat est clos.

Dans votre livre, vous insistez sur le fait de ne pas créer encore plus d’incompréhension envers les charismatiques…

Je crois que le pas à faire est, peut-être, de notre côté, dans le sens d’essayer de comprendre leur langage, et de ne pas le tordre, car exagérer sa signification nourrit le sentiment victimaire et de persécution et polarise encore davantage ! (…) L’autre chose indispensable, c’est l’éducation : qui sont ces groupes, que représentent-ils, pourquoi sont-ils en politique ? De leur côté, il faudrait qu’ils en viennent à accepter la réalité des sociétés pluralistes et le fait qu’ils vivent dans une démocratie libérale. Il faut qu’ils trouvent une manière de contribuer positivement dans un tel contexte. Personne n’apprécierait de vivre dans une hégémonie religieuse. Enfin, on peut aussi leur rappeler les origines multiraciales du pentecôtisme, d’où provient la mouvance néo-charismatique. À l’origine, ce « mouvement de l’Esprit » s’inspirait des récits bibliques de libération et de restauration, et non pas des histoires de guerre et de conquête du livre de Josué…

Peut-on dire qu’avec la gestion catastrophique de la Covid-19 par Trump, les charismatiques ont revu leur jugement sur leur président ?

La pandémie a créé encore plus de polarisation, les soutiens de Trump ont fait une lecture eschatologique et de combat spirituel de la pandémie : la Covid-19 est vue comme un moyen pour les démocrates d’empêcher le vote, la fermeture des Églises est perçue comme une forme de persécution contre les croyants. La maladie a même été vue comme un esprit démoniaque… D’autres néo-charismatiques y voient un jugement de Dieu, culpabilisant les chrétiens qui ne prennent pas au sérieux le mandat de Trump, négligeant de s’investir dans le projet « dominioniste » visant à construire une nation chrétienne. Cette catastrophe a donc contribué à renforcer le soutien de certains de ces néo-charismatiques à l’égard de Trump.

"Sur les traces des dernières guerres de Religion", tel est le thème d'un colloque de trois jours pour tout comprendre sur la guerre des religions à La Rochelle.

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